L’Italie
s’interroge sur sa politique d’accueil des réfugiés
Cette
année, plus de 100 000 migrants ont débarqué sur les côtes
italiennes pour trouver refuge en Europe.
Olivier
Roux et Arthur Donnadieu
De nombreux
réfugiés risquent leur vie en traversant la Méditerranée, dans
des bateaux de fortune, afin de fuir les conflits qui font rage en
Afrique du Nord et au Moyen-Orient. C'est principalement sur les
côtes italiennes que ces migrants accostent.
Ces dernières
années l'Italie, comme la Grèce et l'Espagne, s'employait à les
repousser. Mais au lendemain du drame de Lampedusa, naufrage ayant
causé la mort de près de 400 personnes, et sous l'impulsion du pape
François, le gouvernement italien a lancé une opération d’accueil
en employant sa marine pour de vastes et coûteuses missions de
sauvetage. On l’appelle « Mare Nostrum ».
Depuis le
lancement de la mission, en octobre dernier, des milliers de
personnes ont été secourues.
À
leur arrivée, les migrants sont pris en charge par les autorités,
des associations humanitaires et des bénévoles. La Croix Rouge, par
exemple, a délégué 225 volontaires pour leur porter secours.
Ils sont
transportés dans des lieux proches où sont fournis de l’eau, de
la nourriture, un abri temporaire, et où est effectué un examen
médical. Une cellule psychologique est disponible si besoin.Par
ailleurs, le Sénat italien a abrogé, cette année,la loi qui
donnait le statut de criminel à tout immigré clandestin.
« Mare
Nostrum » n’est cependant pas infaillible.
Au mois d’Août
2014, plus de 300 personnes sont mortes dans le naufrage de 3
navires.
Une fois
accueillis en Italie, la plupart des migrants s’enfuient des
refuges pour continuer leur voyage vers le Nord. Ils cherchent à
rejoindre des pays tels que l’Allemagne ou la Suède, avec l’aval
officieux des autorités italiennes…
L’opération
est sous le coup de plusieurs critiques. Certains pays accusent
l’Italie de favoriser des traversées de plus en plus dangereuses,
en aidant les migrants en pleine mer. D'autres prétendent que
l'Italie facilite l’entrée possible de terroristes sur le
territoire européen.
Face à
l’afflux massif des réfugiés en constante augmentation, et sans
aide notable de ses voisins, l’Italie se trouve dépassée, et
envisage l’annulation de l’opération.
Carlotta
Bellini, responsable de la protection infantile au sein de
l’association Save the Children Italy, s'oppose à l’arrêt de
l’opération: « Ce sont des gens désespérés. Ils
essaieront par tous les moyens de venir, et il y aura encore plus de
morts ».
Ceci pourrait se révéler
humainement catastrophique.
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