Avant-propos

Bienvenue sur « Centrale Internationale »

Centrale Internationale est un blog d'actualités et d'analyse entièrement rédigé par des élèves-ingénieurs de l’École Centrale Marseille.

Le fruit d’un module d’enseignement facultatif proposé aux élèves de 2ème année (M1), ce blog est « international » dans le vrai sens du terme car les articles sont écrits par des étudiants français et étrangers, dans neuf langues différentes, à partir de sources toutes aussi variées.

Il est le reflet non seulement d’un important travail linguistique, mais également d’une approche pédagogique innovante qui fait la part belle à l’autonomie et à l’initiative de l’apprenant.

La sélection d’articles que vous y trouverez témoigne à la fois des compétences et du sérieux, mais également de l’engagement et de la passion des personnes impliquées. Au-delà d’une simple production pédagogique, ces textes démontrent l’ouverture, la curiosité, et la réflexion d’un groupe de futurs citoyens du monde.

Bonne lecture !

Gérald Marquis, responsable de l’option

jeudi 21 janvier 2016



Le Costa Rica : le pays où la vie est plus verte




La campagne permanente du Costa Rica pour ralentir le changement climatique
De plus en plus de pays investissent chaque jour dans la production d’énergies propres et renouvelables, essayant de se libérer de leur dépendance aux énergies fossiles. L’énergie solaire et éolienne, d’une part plus respectueuses de l’environnement, seront aussi dans quelques années plus économiques (chutes des prix des technologies du solaire ces dernières années) que celles provenant du pétrole, du gaz naturel ou du charbon.

Le Costa Rica vient de s’additionner à la liste de pays qui utilisent uniquement des énergies renouvelables, et a annoncé au printemps dernier que cela faisait 75 jours consécutifs que le pays fonctionnait en totalité grâce à ce type d’énergie. Sur l’année 2015, le pays a fonctionné uniquement sur des énergies renouvelables pendant 285 jours de l’année. L’exploit accompli par le Costa Rica provient d’une intéressante somme de facteurs, qui gravitent majoritairement autour du faible nombre d’habitant du pays, environ 5 millions. La plus grande partie de l’énergie produite est obtenue grâce aux quatre usines hydro-électriques alimentées par une saison des pluies intense et un vaste système de rivières. Le reste de l’énergie est produite dans les champs éoliens, les fermes photo-voltaïques ou les centrales géothermiques.

Seulement 1,45% de l’énergie consommée durant le semestre dernier dans les foyers a été produite par les centrales à hydrocarbures (il n’y a pas de centrale nucléaire au Costa Rica). En 2014, les centrales utilisant des combustibles fossiles fournissaient 10,34% de l'électricité consommée et l’objectif pour 2015 est de réduire cette proportion à 2,9%, comme l’a souligné le gouvernement. Mais le Costa-Rica est aujourd'hui en avance sur ces objectifs, qui ne s'arrêtent pas seulement là. Ils souhaitent devenir neutres en carbone en 2021 et diminuer leur demande en énergie, en commençant par éliminer les combustibles fossiles du secteur des transports.

L’exemple du Costa Rica devrait montrer la voie aux autres pays en voie de développement

L’exemple costaricien est particulier, plusieurs facteurs politiques ou géologiques lui ont permis de produire son électricité proprement. Mais depuis 2005, le nombre de pays dont la politique énergétique est fortement tourné vers les énergies renouvelables à été multiplié par 8 en moins d’une décennie. Ceci s’explique par la forte baisse des coûts des différentes technologies, particulièrement dans celle du solaire photovoltaïque. Ethan Zindler, analyste chez Bloomberg New Energy Finance, explique que “ces technologies sont les plus compétitives aujourd’hui. Pas dans le futur, mais maintenant!”. Avec les nouveaux accords signés pendant la COP21, l'intérêt d’investir dans les énergies renouvelables sera double. Il est économique en premier lieu, et permettra d’éviter de possible pénalités dues à ces nouvelles règles.
C’est donc une aubaine pour les pays en voie de développement. Au Nicaragua, l’énergie éolienne coûte 50 pourcent de moins que l’énergie traditionnelle, et nous trouvons des chiffres comparables en Jamaique avec l’électricité provenant des panneaux photo-voltaïques. Chaque pays doit développer la technologie qui lui est adaptée vis à vis de sa situation géographique, et il doit exploiter au maximum son potentiel.

Quid des gros consommateurs ?

Les pays en voie de développement sont de faibles consommateurs en énergie et ont donc la possibilité d’avoir une politique similaire à celle du Costa-Rica, pour atteindre des objectifs réalisables. Cependant, tous les pays ne peuvent pas se permettre de n’utiliser que des énergies renouvelables. En terme de consommation d'électricité, le Costa Rica est 110ème au rang mondial avec 1800 kWh consommé par habitant et  par an, les États Unis arrivent 10ème avec environ 12000 kWh et la France est elle 31éme avec 7000 kWh. Il y a 80 pays qui ont une consommation en dessous de 1000 kWh, ce sont souvent des pays en développement possédant peu d’habitants. En effet, les pays développés sont en grande partie de très gros consommateurs en énergie Même s’ils investissent beaucoup dans le secteur du renouvelable, ils restent pour l’instant majoritairement dépendants des énergies fossiles, polluantes et à durée de vie limitée. Il leur est impossible dans l’état actuel des choses de ne dépendre que du renouvelable.
Dans le cadre de la COP21, ils doivent alors se poser les bonnes questions et diminuer la quantité d’énergie qu’ils consomment tout en continuant à investir dans les énergies renouvelables.

Paul Fruton & Lucas Chambaud



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire