La conquête spatiale vue par Richard Branson
Jonathan Champagne et Thomas Grousson
La compagnie Virgin Galactic a funestement fait parler d’elle, en cette fin d’année, avec l’écrasement de son SpaceShipTwo. Mais, connaissez-vous réellement le programme du célèbre milliardaire ?
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Photo du SpaceShipTwo durant sa phase propulsée |
Vendredi 31 Octobre 2014, triste a été la nouvelle pour Virgin Galactic, qui assistait en direct à la perte de son SpaceShipTwo (avion spatial commercial), et surtout de son co-pilote Michael Alsbury. Le pilote a quant à lui réussi à s’échapper. Très grièvement blessé, il fut hospitalisé. L’écrasement a eu lieu dans le désert Mojave (Californie, USA) après qu’une explosion se soit produite à une dizaine de kilomètres du sol lors d’un vol d’essai. Cette explosion est survenue juste après la séparation entre l’avion spatial et son avion transporteur. Ce désastre est sans doute le plus marquant auquel Virgin Galactic a dû faire face. Mais il n’est pas le seul car en 2007 un réservoir de l’avion spatial avait explosé, tuant trois employés de Scaled Composites (fabriquant du SpaceShipTwo).
Le programme spatial de Richard Branson consiste à emmener des voyageurs dans l’espace pour leur permettre d’observer la Terre depuis l’espace, d’être en apesanteur ou tout simplement de connaître le grand frisson. Il n’en est d’ailleurs pas à son premier coup d’essai puisqu’il avait déjà été à la base du projet SpaceShipOne. Cet avion, qui réussit à sortir de l’atmosphère, est devenu le premier avion spatial financé par des fonds privés à réaliser un vol suborbital.
« J’aimerais que le rêve du vol spatial commercial devienne réalité. »
Richard Branson
Bien évidement ce petit plaisir a un prix : les billets pour l’espace coûtent 160.000€ pour un vol d’environ deux heures. Néanmoins, la société confirme avoir déjà enregistré plus de 300 réservations.
L’objectif de Richard Branson est d’emmener à bord de ses avions spatiaux 50.000 personnes en dix ans. Pour cela, Virgin Galactic prévoit la construction de six avions spatiaux sur le modèle du SpaceShipTwo accueillant chacun six passagers, pour une somme approchant les 400 millions d’euros chacun.
Derrière toute cette promotion se cache un véritable travail de recherche digne de la NASA. En effet, le SpaceShipTwo est un bijou de technologie avec sa structure entièrement en composite à base de fibre de carbone, son réacteur extra-performant et la quantité d’électronique embarquée.
Rien n’est laissé au hasard dans les différentes phases de son vol. Pour commencer, un avion porteur emmène l’avion spatial à son altitude de largage, soit environ 15 km du sol. Une fois largué, l’avion spatial met feu à son moteur fusée et entame une montée à la verticale. A 60 km d’altitude la situation d’apesanteur démarre. Le moteur se coupe et l’avion spatiale continue de grimper grâce à son inertie jusqu’à 110 km d’altitude. A ce moment, l’avion spatial est à son apogée ; sa vitesse ascensionnelle est nulle et la descente peut débuter. A cette altitude, l’atmosphère est si peu dense que les frottements sur l’avion spatial ne lui permettent pas une portance suffisante. C’est pour cette raison que l’avion spatial est équipé d’ailes pivotantes afin de conserver une assiette horizontale durant la chute libre. Enfin, avant que l’avion n’arrive à 12 km d’altitude, les ailes sont rebasculées à la position neutre (correspondant à la position des ailes en vol atmosphérique) avant d’entamer un vol plané jusque son aéroport de départ. Respirez, vous êtes arrivés !
Le saviez-vous ?
Le SpaceShipTwo est un avion spatial, mais il n’est pas un vaisseau spatial : il atteint bien l’altitude des vaisseaux spatiaux, mais sa vitesse nulle à cette altitude ne peut pas lui permettre de se maintenir en orbite. Il faudrait pour cela que sa vitesse horizontale soit d’environ 28000 km/h.
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