« Wir sind die Neuen »,
littéralement « Nous sommes les nouveaux » :
une comédie sociocritique de la
société allemande
Par Marcus Vogt et Matthieu Derrien
Wir sind die Neuen (« Nous sommes les nouveaux ») est une
comédie abordant le problème des conflits intergénérationnels. Mis en scène par
Ralf Westhoff, il
est à l’affiche en Allemagne depuis le 17 Juillet 2014
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Le choc des générations: les jeunes, sérieux,
en haut et les vieux, joviales, en bas !
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Le
film met en scène trois personnes d’un certain âge. Ce sont de vieux
colocataires de 68 ans qui continuent de vivre ensemble après 35 ans de vie
commune, pour des raisons d’argent, mais également parce qu’ils s’amusent
toujours comme des fous ! « Comme au bon vieux temps ».
Tandis
que ces drôles de colocataires écoutent de la musique et boivent de l'alcool
toutes les nuits, leurs voisins, de jeunes étudiants, se sentent dérangés et
veulent du silence pour travailler leurs examens. Ils
sont très studieux, font attention à tout et pensent plus souvent à travailler qu’à
s’amuser ! Les attitudes des deux générations sont en quelque sorte
inversées, ce qui renforce donc le comique de la situation.
Ce
film traite de la transformation sociétale qui a eu lieu lors des dernières
décennies. Il présente notamment les différent styles de vie des deux
époques : la vie « hippie »
des années soixante-dix et la vie des jeunes étudiants de droit en 2014,
juste avant leurs examens.
Cette
comédie met en exergue d’une manière drôle et légère les problèmes que
rencontre actuellement la société allemande : Le phénomène de la
précarisation des personnes âgées, la transformation démographique mais aussi
la pression de plus en plus forte exercée sur les jeunes générations pour
qu’elles réussissent leurs études.
Le film illustre cette problématique uniquement
grâce aux six personnages principaux : Anne, Johannes et Eddie représentent
l'ancienne génération. Katharina, Barbara et Thorsten sont les
jeunes étudiants.
Vous
l’aurez compris, les jeunes sont représentés ici comme méthodiques et sage.
Leur vie paraît terne. Les anciens au contraire sont encore pleins de vie et
bons vivants. Johannes par exemple tente de défendre au tribunal des accusés en
difficultés financières. Ces nobles préoccupations contrastent avec les
motivations très terre à terre des étudiants : perfectionner leur propre
carrière. Cette idée fixe les aveugle tant qu’ils sont incapables d’avoir une
vie personnelle accomplie.
“Nous représentons le changement!”
Dès
le début du film, le ton est donné : le conflit intergénérationnel éclate
déjà ! Les 3 étudiants ne peuvent plus ni travailler ni dormir tant les
hippies font du bruit. Ils ne veulent surtout pas terminer comme eux, en proie
à des difficultés financières. Ils veulent que ce bruit cesse pour réviser et
réussir leurs partiels. Le ton monte !
« Nous
n'avons pas les mêmes idées » assène Barbara, « Nous représentons le
changement » ! Cette attaque directe et tranchante est reprise par
Thorsten qui accuse les hippies de ne pas avoir assez travaillé et d’avoir trop
trainé durant leurs études. D’après lui, c’est la cause de la trop grande
pression qui repose maintenant sur les épaules des nouvelles générations.
Par
cette comédie l’auteur illustre les conséquences engendrées par le
vieillissement de la population allemande. La comédie montre par la suite que
certains motifs d’espoir peuvent être décelés. En effet, un rapprochement voire
même une réconciliation intergénérationnelle est possible. Les trois anciens,
ayant plus d’expérience et de temps vont aider les jeunes, les faire
progresser. Anne la biologiste aide Thorsten à soigner son mal de dos. Johannes
se révèle être un mentor patient pour Katharina qui doit vaincre son stress des
examens. Enfin Teddi prodigue de bons conseils à Barbara pour améliorer ses
relations amoureuses.
Par
sa comédie, Ralf Weshoff cherche à mettre en valeur un principe
fondamental : les échanges entre les différentes générations donnent lieu à de
réels progrès ! Néanmoins, pour l’accepter, diverses remises en question
sont nécessaires. Ces doutes et la mélancolie qui en découle sont bien
sensibles dans ce film. Ils font de „Wir
sind die Neuen“ un petit bijou de la comédie.
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