Avant-propos

Bienvenue sur « Centrale Internationale »

Centrale Internationale est un blog d'actualités et d'analyse entièrement rédigé par des élèves-ingénieurs de l’École Centrale Marseille.

Le fruit d’un module d’enseignement facultatif proposé aux élèves de 2ème année (M1), ce blog est « international » dans le vrai sens du terme car les articles sont écrits par des étudiants français et étrangers, dans neuf langues différentes, à partir de sources toutes aussi variées.

Il est le reflet non seulement d’un important travail linguistique, mais également d’une approche pédagogique innovante qui fait la part belle à l’autonomie et à l’initiative de l’apprenant.

La sélection d’articles que vous y trouverez témoigne à la fois des compétences et du sérieux, mais également de l’engagement et de la passion des personnes impliquées. Au-delà d’une simple production pédagogique, ces textes démontrent l’ouverture, la curiosité, et la réflexion d’un groupe de futurs citoyens du monde.

Bonne lecture !

Gérald Marquis, responsable de l’option

lundi 9 février 2015


Des murs pour la liberté




Alors qu’on fêtait le 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin en 2014, il reste de nombreux murs sur la planète qui divisent, protègent, séparent pour des raisons politiques ou économiques. Pourtant les murs peuvent servir de support pour la liberté, notamment grâce au street art.
C’est le cas de l’afghane Shamsia Hassan qui se bat pour le droit des femmes. Cette jeune femme est née en Iran en 1988, ses parents ayant fuit le régime des Talibans. Elle est retournée en Afghanistan à la fin des années 90 quand les Talibans ont été chassés du pays, ce qui a permis une très relative amélioration du droit des femmes dans le pays. Passionnée par l'art dès son plus jeune âge, elle a pu réaliser ses rêves en suivant des cours d'art contemporrain à l'Université de Kaboul, où elle enseigne maintenant.
Quel est son travail ? Professeur, artiste, révolutionnaire - elle peint essentiellement des graffitis de femmes en burqa bleue dans la rue, la couleur bleue symbolisant la liberté. Les femmes regardent d'ailleurs souvent le ciel, comme pour chercher une issue à travers le voile qu'elles portent. De nombreuses guitares de couleurs très vives, rouges ou violettes le plus souvent, donnent des touches joyeuses à ses oeuvres, qui évoquent la modernité et l'espoir. « D’habitude je peints sur les murs des femmes en burqa avec des formes modernes, je veux parler de leur vie pour trouver un moyen de les sortir de l’ombre, pour leur ouvrir l’esprit, pour apporter des changements positifs, en essayant d’enlever tous les mauvais souvenirs de la guerre de la tête des gens en couvrant les murs tristes de la ville par des couleurs joyeuses. » Par ses oeuvres, elle souhaite ainsi mettre en lumière les souffrances vécues depuis plusieurs décennies par les Afghans, et notamment les femmes, dans une société très conservatrice qui place les femmes en dessous des hommes.
Son message est d'autant plus efficace qu'il est visible par tous : tout le monde peut voir ses oeuvres dans la rue, l'accès à l'art n'est pas réservé qu'aux élites. Dans un pays où la première université n'a ouvert qu'en 1930 et en 1947 pour les femmes, elle souhaite que tout le monde puisse être conscient qu'il reste beaucoup à faire concernant les droits des femmes, personne ne pourra dire : "je n'étais pas au courant". Sa démarche ne concerne pas que les Afghans puisqu'elle expose également dans les ambassades étrangères à Kaboul, dans plusieurs pays comme l'Allemagne, l'Italie, l'Inde et sur le net.
Toutefois, Shamsia Hassan prend de gros risques dans son travail d'artiste engagée. Les artistes du "street art" risquent la prison, son engagement pour le droit des femmes ne plaît pas à tout le monde et c'est sans compter un retour toujours possible des Talibans. Son oeuvre et son travail sont d'autant plus remarquables.


Gabriel Vallejo et Alexandre Mignucci
Sources :

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