Les
jeux vidéo seront-ils le dixième art ?
Alors
que pour beaucoup les jeux video ne représentent qu'un passe temps
vidéoludique, certains voient déjà en eux la prochaine forme d'art
du 21em siècle.
Les
jeux vidéo ne sont qu'un pur divertissement, servant simplement à
occuper le temps, dont le seul but est purement lucratif. Et qu'en
t-il de l'art pictural芸術,
n'est t-il pas l'objet d'intérêt commercial évident ? Et le
cinéma considéré comme le septième art n'est t-il pas lui aussi
une forme de divertissement 余暇
vidéo
ludique ?
« C'est l'une des
plus importantes et plus discutées expressions de la créativité
contemporaine » a déclaré Paola Antonelli, la directrice de
la section design et architecture du MoMA (musée d'art moderne de
New-York), qui en Mars 2013 a fait l'acquisition de 10 célèbres
jeux vidéo, à l'instar de Tetris, Pac Man ou Space Invaders. Le
fait de hisser les jeux vidéo au rang d'art aura en tout cas
déchainé des débats passionnés car certains ne pourront jamais
voir en eux autre chose qu'une forme de passe temps populaire.
Pourtant les jeux vidéo
trouvent leur essence dans la culture japonaise la plus
traditionnelle, plus particulièrement dans l'art de confectionner
des jardins庭miniatures.
En effet c'est en créant des univers minimalistes avec le moins de
moyens possibles que les Japonais ont créé un univers pourtant si
riche en émotions et en souvenirs. En effet à l'époque des tout
premiers jeux vidéo les savoirs techniques étaient très limités
et les moyens alors très sobres, il en fallait de l’imagination
pour créer un univers aussi emblématique que celui de Pac Man.
C'est Dragon Quest, le tout premier jeu de rôle créé en 1986 par
Horii Yûji 堀井
雄二 qui
atteignit le comble du jardin miniature en présentant d'entrée de
jeu le but que le joueur doit atteindre, créant ainsi ce grisant
sentiment de voyage et d'aventure.
Quand on pense à l'art
japonais, Hokusai葛飾
北斎 est
souvent le premier nom qui nous vient à l'esprit. Et pourtant que
penser de ses démarches commerciales liées à la production en
série de sa célèbre vague ? Alors qu'inversement certains jeux
vidéo ne sortent qu'en édition limitée et seuls certains joueurs
auront la chance de les apprécier à leur juste valeur. C'est le cas
du jeu Okami 大神
produit
par les studios Clover. Ce jeu a été conçu avec des moyens
financiers minimes et sur une console qui ne dépassait pas les
performances graphiques de ses concurents. Okami décrit les
péripéties de la déesse louve Amaterasu qui évolut à travers de
véritables estampes 版画vivantes,
au rythme de musique d'anthologie. Ainsi ce jeu est le fruit d'un
énorme travail et surtout d'une passion 愛
intense
de la part des développeurs qui ne visait sûrement pas l'unanimité.
Et pour cause, les ventes du jeu n'ont pas été à la hauteur de la
valeur d'Okami ce qui a causé la fermeture du studio Clover
クローバースタジオ.
Nous avons ici la preuve que le but premier d'un jeu vidéo n'est pas
commercial mais peut être développé seulement par passion.
Tout
comme un tableau qui exprime l'intention du peintre de provoquer une
certaine émotion 感動
chez le
spectateur, le jeu vidéo a le pouvoir de faire ressentir au joueur
tous les sentiments possibles et en cela on pourrait le qualifier
d'art interactif. On peut dire que c'est la forme d'art la plus
complète car il mêle musique音楽,
image et imaginaire. C'est pourquoi la Court Suprême des Etats-Unis
a officiellement adopté en 2012 le jeu vidéo en tant que la dixième
forme d'art dans le droit Américain.
Alexandre
Mignucci
https://www.youtube.com/watch?v=UsnJRyTlFb0
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